Le rapport du GIEC, publié aujourd'hui également à Paris, représente l'état du savoir scientifique actuel sur les changements climatiques.
Il constitue la base scientifique incontestée pour tous les gouvernements. «Ce rapport, ainsi que les deux autres rapports qui seront publiés en avril et mai, influeront sur les négociations menées sur la politique climatique internationale après 2012» selon Moritz Leuenberger.
Les conclusions du rapport sont inquiétantes. Sur la base de scénarios du GIEC, les températures moyennes pourraient augmenter de 1,8 à 4 degrés d'ici 2100 par rapport à aujourd'hui.
Pour le conseiller fédéral Moritz Leuenberger, ces projections indiquent qu'on ne peut pas seulement se contenter de mesures incitatives ou volontaires mais qu'il faut impérativement adopter des mesures et des politiques contraignantes. Le Protocole de Kyoto est un exemple d'une telle politique internationale contraignante. Il s'agit maintenant d'adopter une politique efficace pour l'après 2012.
« En tant que pays alpin, la Suisse est particulièrement vulnérable aux changements climatiques» a rappelé M. Leuenberger. Elle a tout intérêt à ce qu'un accord efficace soit conclu au niveau international pour l'après 2012.
Elle doit parallèlement mettre en place une politique nationale de réduction des émissions efficace afin de conserver une crédibilité au niveau international. La taxe sur le CO2 doit être définitivement adoptée et mise en vigueur.
Renforcer la gouvernance environnementale internationale
Sur le modèle des buts du millénaire de l'ONU définis pour le développement durable de la planète, la communauté internationale doit se doter d`objectifs précis et contraignants non seulement dans le domaine climatique mais également dans les domaines majeurs de l'environnement.
Moritz Leuenberger a développé cette idée lors de la Conférence pour une gouvernance écologique mondiale qui s'est ouverte aujourd'hui à Paris. Il a par ailleurs renouvelé sa proposition de discuter d'une taxe mondiale sur le CO2 axée sur le principe du pollueur-payeur.
Cette taxe permettrait de faire baisser les émissions de CO2 et de financer des programmes d'adaptation au réchauffement climatique. Moritz Leuenberger a également soutenu la proposition présentée par la France d'une organisation mondiale de l'environnement. Une telle organisation renforcerait le système environnemental international et augmenterait sa visibilité. |